Fiche 8 : Conscience de l'environnement

et de l'effet de son action sur celui-ci

 

 

L'enfant atteint de surdicécité congénitale peut avoir du mal à se décentrer de lui-même et de ses perceptions immédiates. Il va falloir l'aider à prendre conscience qu'il existe un environnement distinct de lui (non-moi). On devra développer à la suite la prise de conscience par l'enfant qu'il n'évolue pas impuissamment dans un environnement immuable, mais peut avoir un impact sur celui-ci (objets, personnes...).

 

Ci-dessous sont proposés des exemples d'activités y aidant l'enfant. La liste est loin d'être exhaustive et on pourra profiter des opportunités se présentant lors des situations particulières pour en inventer d'autres.

 

Distinction du moi et du non-moi

 

  • Massages, par exemple inspirés de la DNP, ou inventer des comptines à massages (par exemple chanter la mélodie de cette comptine en pressant une partie du corps de l'enfant sur chaque note, en partant des jambes et remontant vers le visage).

    Certains enfants auront des difficultés à accepter le contact, on peut alors utiliser un objet médiateur. Attention, parfois les effleurements ne sont pas supportés, le massage devra alors être plus franc.

  • Prise de conscience de l'environnement sonore :

              -écoute simple de l'environnement et des personnes

            -faire avec l'enfant une action donnée quand la musique est entendue (comme le geste «entendre»)

    Attention aux manifestations de déplaisir ou d'insécurité à la stimulation sonore, qui doivent nous faire cesser ou modifier le stimulus sonore.

  • Manifester à l'enfant notre désir d'entrer en communication avec lui.

  • Bien qu'il soit un moyen d'échange essentiel dans les premiers temps, l'échange corporel doit évoluer, et ne pas être symbiotique, de manière à ce que l'enfant ait conscience de la distinction des deux personnes.

 

Conscience de son effet sur l'environnement

 

  • Manipuler des objets sonores : l'enfant seul, ou à tour de rôle.

  • Reprendre les productions de l'enfant (vocalisations, mouvements, objet sonore...) afin d'ouvrir un échange, ainsi l'enfant prend conscience de l'impact sur l'autre de son action. Continuer en tour de rôle en introduisant progressivement des variations (rythme, hauteur...).

  • Chanter des comptines en s'adaptant à la vitesse de frappement des mains de l'enfant.

    Faire avec l'enfant des petits jeux où l'on fait une vocalisation, ou une comptine note par note, uniquement quand l'enfant fait telle action (taper dans ses mains, dans les nôtres, etc.).

    Il pourra repérer qu'on agit en fonction de lui, et s'amuser à varier sa vitesse, faire des pauses, etc.

  • Demander son avis à l'enfant : proposer « encore » (on attend, selon les possibilités de l'enfant, un geste ou une manifestation quelconque (son produit, tape...)) ; à un niveau plus élaboré, proposer deux choix.

  • Manipuler des objets en coaction permet de développer des liens de cause à effet, et que l'enfant voie la finalité de ses actions.

  • Avoir un plancher ou une estrade en bois, qui résonne quand un objet tombe, ou quand il marche, par exemple, peut être utile, pour permettre à l'enfant d'entendre l'effet de son action.