Fiche 2 : Comment s'adresser à l'enfant

et interagir

 

 

 

Position

  • Se mettre bien en face de lui, ou s'adapter à son champ de vision. Tenir compte de l'oreille qui est appareillée ou a les meilleurs restes auditifs pour lui parler.

  • Rechercher la bonne distance pour communiquer avec chaque enfant, en tenant compte de son type et degré de vision (ne pas se placer trop près si la vision est tubulaire), son degré de surdité, mais aussi en fonction de son mode de communication.

  • Adapter également à l'enfant la hauteur et l'amplitude des gestes, il faut qu'ils soient contenus dans le champ de vision de l'enfant.

 

Contact physique

  • Pendant l'échange, penser à garder un contact physique (s'il est accepté, sinon rester suffisamment proche), pour que l'enfant sache qu'on est toujours là, à l'aide des genoux, des pieds, etc. (on conserve les mains libres pour communiquer).

  • Privilégier des échanges par contact tactiles et physiques avec l'enfant afin d'avoir une relation significative avec lui.

  • Autoriser l'accès à notre visage, particulièrement la zone de la bouche. Quand l'enfant nous touche le visage, c'est un début d'échange, auquel il faut répondre. Pour cela, immédiatement émettre des vocalisations, parler, ou chanter. L'enfant nous entend en fonction de ses restes auditifs, mais peut sentir les mouvements de notre visage, les vibrations de notre gorge, notre souffle.

 

Contenu de l'échange

  • L'échange sera basé sur les émotions positives, le plaisir, ce qu'aime l'enfant. Ce ne sera donc pas forcément des gestes, mais souvent des stimulations corporelles, des rythmes, de la musique...

  • A un niveau plus élaboré où l'on peut communiquer à partir d'un code, on peut s'appuyer sur des supports appartenant au vécu de l'enfant (objets personnels ou rappelant un événement récent de sa vie, album photos personnel).

 

Forme et rythme de l'échange

  • Fournir des occasions de tour de rôle ou de réciprocité dans l'échange. Un bon moyen d'initier un tour de rôle est de reproduire une production spontanée de l'enfant (mouvement, vocalisation...), puis d'attendre pour le laisser prendre son tour. Quand l'enfant refait la même chose ou même a une autre réaction, lui signifier qu'on l'a remarqué, compris, et cela par plus qu'un sourire qui ne sera pas forcément vu de l'enfant. Il faut donc trouver un moyen qui corresponde à l'enfant ; le contact physique est souvent une bonne alternative.

  • Lorsqu'une stabilité est établie, on peut introduire de nous-mêmes, des éléments nouveaux, pour enrichir l'échange, sans le couper, par exemple chantonner en même temps qu'effectuer un rythme, ou ajouter une suite au rythme de l'enfant. Choisir ce qui peut intéresser l'enfant selon ce qu'on connaît de lui : rythmes, jeux de doigts, mimes, objet, musique...

  • Comprendre ce que l'enfant aime ou n'aime pas, grâce à ce qu'il nous signifie : guetter une réponse de quelque type que ce soit quand on lui propose « encore? », et agir en conséquence. Trouver un moyen adapté à l'enfant afin de lui montrer qu'on l'a compris. Verbaliser ce qu'il nous a signifié, de même pour ses actions : placer du sens et du vocabulaire dessus.

    Cela lui permet de voir qu'il est compris, que ce qu'il a fait a eu un impact sur le monde environnant, et, après de nombreuses fois, il pourra anticiper et signifier de lui-même, par le même moyen, qu'il veut encore le faire ou même qu'il aime l'activité (au cours de celle-ci).

  • Encourager l'enfant, valoriser ses initiatives, ses actions, oralement et par des gestes.

  • Parler lentement, avec beaucoup d'intonations, en utilisant un vocabulaire simple et familier.

    Toujours utiliser le même signifiant (parlé, signé, ou les deux) pour désigner le même signifié.

    Accentuer les mimiques.

  • Des répétitions sont nécessaires à l'enfant pour sa compréhension de l'information. Enrichir la répétition avec de petites variations, ou l'intégrer dans un modèle rythmique ou chanté, tel que dans une comptine. La comptine présente notamment l'avantage de pouvoir être traitée par d'autres modalités que l'audition.

  • Des temps de pause sont nécessaires à l'enfant pour intégrer et comprendre ce qui vient de se passer, bouger son corps, répondre, et initier lui aussi. L'allure est donnée par l'enfant. Penser qu'il est souvent très fatigable.

 

Prévenir

  • Prévenir l'enfant d'un changement d'activité : on peut utiliser un objet de référence (voir la fiche 5.Objets de référence), éventuellement couplé d'un geste. Toujours utiliser sa voix, en addition, pour lui dire ce qui se passe ; partir du principe qu'il peut entendre et comprendre ce qu'on dit.

  • Si l'enfant est assis sur une chaise ou en fauteuil, ne jamais le déplacer sans prévenir de ce que l'on compte faire (ni sans qu'il sache qui on est). Il peut y avoir un code, un geste, à cet usage (par exemple taper sur le fauteuil avant de le déplacer).

  • Si on laisse seul l'enfant, même très peu de temps, le prévenir, et cela toujours de la même manière, quel que soit l'interlocuteur (voix, geste, contact particulier). Attention à choisir un code différent de celui du « au revoir » où on ne revient pas.

  • Toujours dire « au revoir », le verbaliser à l'oral et faire le geste ou le code choisi pour cet enfant, qui doit être le même pour toutes les personnes qui communiquent avec lui.