Fiche 13 : Gestes
Gestes pré-symboliques pour la communication intentionnelle,
compréhensibles de tous (PMT)
-Agiter la main
-Lever la main en l'air comme pour « toper »
-Haussement d'épaules
-Conduire quelqu'un en le tenant par la main
-Guider la main de quelqu'un pour lui faire toucher quelque chose, taper sur quelque chose pour le montrer à quelqu'un, pointer en touchant quelque chose, pointer à distance
-Repousser la main de quelqu'un, repousser un objet
-Toucher quelqu'un pour avoir son attention
-Donner quelque chose à quelqu'un pour avoir de l'aide avec (rallumer un jouet sonore, etc.)
-Tendre la main ouverte pour demander à recevoir quelque chose
-Taper des mains pour manifester le contentement
-Exprimer un choix grâce au regard allant de l'objet à la personne
-Vocalisations
Ceux-ci pourront être appris à l'enfant, grâce à :
- Des routines d'activités où le geste est utilisé : instaurer avec un enfant au moins 5 routines, et choisir à chaque séance celle à effectuer selon l'envie de l'enfant, la situation...
-
Un choix du geste à apporter par rapport aux intérêts et besoins de l'enfant
-
Des stratégies pour faire utiliser le geste à l'enfant :
-marquer une pause plus longue qu'à l'habitude dans un jeu de tour de rôle.
-amorcer (sans jamais forcer) le geste sur l'enfant pour l'inciter à l'effectuer.
-lui montrer que l'on effectue sur nous le geste.
Coaction
-
Apporter un geste en l'effectuant sur soi devant l'enfant (éventuellement en signe tactile s'il a peu de restes visuels), et le faire en coaction sur lui, pour progressivement l'amener à l'effectuer seul puis spontanément.
-
Eviter de «faire faire» si c'est pour signifier à l'enfant quelque chose qu'il n'aurait pas voulu exprimer :
-La coaction sert à à aider l'enfant à exprimer ce qu'il veut dire.
-Les signes tactiles (l'enfant a sa main sur la nôtre quand on signe nous-mêmes pour soi), eux, servent à faire comprendre à l'enfant ce que nous voulons exprimer.
Enrichissement lexical
-
Verbaliser les situations par les gestes (pour les mots principaux du discours) en les accompagnant toujours de la parole.
-
Viser d'abord le « bonjour », « au revoir », « encore », les mots du quotidien de l'enfant et souvent rencontrés, ainsi que ses centres d'intérêts.
Si l'enfant ne sait pas nous les exprimer, apporter du lexique pour les émotions. -
Trouver des gestes qui feront sens pour l'enfant, plutôt que de le manipuler en lui faisant faire des gestes abstraits et qui ne lui évoquent rien.
Ce choix de gestes peut se faire soit en reproduisant ceux qu'il a faits spontanément, soit en créant un geste qui reproduise sur son corps l'expérience qu'il a de l'activité ou objet (par exemple toucher autour de son oreille pour parler des appareils), soit en lui faisant un signe dans la main, simple et précis pour qu'il puisse le reproduire.
-
Penser à choisir des gestes adaptés à la déficience visuelle de l'enfant et à son manque de repères dans l'espace : un mouvement dans les airs n'est souvent pas assez concret, l'enfant aura besoin de sentir le geste sur son corps. Par exemple, le geste LSF de la douche se fait au-dessus de la tête : on peut l'adapter en gardant le même mouvement mais qui se fait directement sur la tête de l'enfant.
-
Choisir des gestes représentant quelque chose de bien connu de l'enfant.
-
Apporter les gestes dans les situations concrètes vécues et non à partir d'images : quand il utilise l'objet ou effectue l'activité, on lui montre le geste, puis on le fait en coaction.
-
A chaque fois que l'enfant effectue le geste, on lui donne l'objet ou effectue l'activité désignée, et cela même quand on lui avait déjà donné l'objet avant : il doit comprendre qu'effectuer le geste aboutit à obtenir ce qu'il demande.
-
Les gestes doivent rester stables dans le temps et selon les personnes de l'entourage. De même, l'entourage doit connaître les mots clefs utilisés à l'oral et ceux que l'enfant reconnaît auditivement, pour utiliser les mêmes, et non des synonymes.
Précision motrice des gestes
-
Travailler en partenariat avec le psychomotricien pour connaître les mouvements manuels possibles pour l'enfant et voir comment il est possible d'adapter les gestes.
En effet, attention à ne pas viser des gestes correspondant à un âge de développement moteur qu'il n'a pas encore atteint.
-
Dans le choix des gestes : si l'enfant est imprécis, ne pas multiplier les gestes s'effectuant autour d'un même emplacement, afin de pouvoir bien les distinguer.
Par exemple : beaucoup des gestes LSF se situent au niveau du visage, mais s'ils sont produits par un enfant imprécis, on ne pourra pas différencier pas le « bonjour », « manger », « boire », « chanter »... et le contexte ne suppléera pas toujours.
-
Déplacer les mains de l'enfant pour mieux former un geste imprécis, tout en approuvant et prononçant le mot correspondant, puis répondre à sa demande.
-
On peut se placer dans le dos de l'enfant pour l'aider à effectuer un geste : on utilise plus spontanément la bonne main, et la coaction est complète puisqu'on peut réellement effectuer le geste comme sur nous-mêmes.
-
Placer des gestes dans des comptines. On peut éventuellement se servir des comptines pour décomposer les étapes de la formation d'un geste. Attention à ne pas perdre le sens du geste : on peut faire la comptine en contexte.
-
On peut travailler le rythme. Par exemple, sur des chansons, balancer l'enfant au rythme de la musique, danser, taper des pieds, des mains. A l'aide d'instruments de percussion (tambour, tambourin, maracas), lui faire sentir les pulsations plus ou moins longues.
-
Penser éventuellement à un support visuel de photos ou pictogrammes que l'enfant désigne si la précision reste insuffisante à la compréhension.
Combinaison de gestes
-
Introduire la combinaison d'abord de deux gestes à la suite, puis éventuellement plus.
-
On procède de manière identique à l'introduction d'un nouveau geste : on guide la main de l'enfant pour faire le geste suivant quand il avait l'habitude de n'en faire qu'un ; et on introduit la combinaison de gestes lors d'une activité très appréciée pour qu'il soit prêt à faire cette demande.
- L'idéal est que ces deux gestes aient déjà été utilisés dans ce contexte, même si ce n'était alors pas à la suite, et qu'ils soient tous les deux déjà bien connus de l'enfant.
Exemples pour commencer :
- « Encore » peut se combiner avec tous les gestes représentant des activités. Pour réclamer de recommencer une activité, l'enfant produisait soit le geste y correspondant (par exemple « manger », « chanter »...), soit le geste « encore ». On va donc simplement le pousser à produire les deux à la suite.
- En compréhension, « c'est fini » peut être combiné avec chaque activité également.