Fiche 1 : Approcher l'enfant
Se rappeler que chaque personne sourdaveugle congénitale est différente ; les principes d'approche suivants peuvent avoir à être adaptés.
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Avant tout contact physique, arriver vers l'enfant par en face, puis finir de se rapprocher par le côté. Cela lui donne la possibilité d'utiliser une vision résiduelle, centrale ou périphérique, pour avoir connaissance de notre arrivée.
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Parler en s'approchant, dire le nom de l'enfant, et qui nous sommes. Se rapprocher jusqu'à une vingtaine de centimètres de son oreille (celle qui est appareillée ou qui entend le mieux, le cas échéant), en continuant à parler et utiliser son nom et le nôtre, avec une voix claire et des intonations. Cela donne à l'enfant la possibilité d'utiliser une audition résiduelle.
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Ne pas crier, cela déforme les sons, et peut également être désagréable pour l'enfant.
A cette distance, même si l'enfant ne comprend pas ce que l'on dit, il peut obtenir des informations de notre voix, intonation, odeur. Si un parfum est porté, qu'il reste le même à chaque fois qu'on va voir cet enfant. Ne pas en porter un trop fort, ce qui peut être très désagréable, de même que l'odeur de cigarette dans l'haleine ou sur les mains.
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Pour introduire un contact avec l'enfant, on peut placer le dos de notre main contre le dos de la sienne, et l'y laisser jusqu'à ce qu'il initie tout autre contact (comme bouger ses doigts ou toucher nos mains pour nous reconnaître via une bague, un bracelet...). Il est important d'attendre que ce soit l'enfant qui fasse le prochain mouvement. Si nous avons un signe distinctif, présent à chaque fois (bijoux, barbe...), toujours y conduire sa main à l'initiation du contact. Ainsi, il finira peut-être par chercher cet indice d'identité de lui-même lors de contacts ultérieurs.
Ne jamais forcer en attrapant ou introduisant un objet dans la paume des mains. Cela peut être vécu comme très intrusif pour une personne sourdaveugle, puisqu'elles sont en quelque sorte ses yeux.
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Dire bonjour. On peut pour cela effectuer un cercle dans la paume de la main s'il la tend, sur le dos de la main sinon, ou le geste bonjour, ou encore utiliser une autre manière de le signifier, le plus important étant qu'elle reste identique quel que soit l'interlocuteur.
Certaines personnes ont une hypersensibilité, rendant désagréable ce type de contact. Il est possible que cela soit dû en partie à leur expérience de contacts ou introductions forcés au niveau de la paume des mains, les rendant sélectifs à propos de quoi ou qui peut les toucher.
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Ajouter le nom de l'enfant à la suite du « bonjour ». On peut utiliser sa main pour le pointer en disant et gestuant son nom, puis se pointer soi-même en disant qui on est, et répéter l'opération plusieurs fois. Le signe lui correspondant peut par exemple être lié à l'initiale de son prénom, en geste ou tracé dans la main, mais il est important de l'accompagner de son nom à l'oral.
A un niveau ultérieur, on peut aussi introduire un signe pour soi-même.
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Lui donner des indications lui permettant de comprendre quelle va être maintenant l'activité (voir la fiche 2. Communiquer).